
L’entreprise est une communauté et définit – en partie – notre identité. Les salariés des plus puissantes entreprises du monde le démontrent actuellement, engagement puissant à l’appui. On vous raconte.
« Dans la Silicon Valley, les géants du Web craignent la fronde de leurs propres employés ». Evidemment, on clique sur cet article de Lucie Ronfaud dans Le Figaro. La Silicon Valley qui façonne le monde moderne, l’association des salariés aux décisions de l’entreprise, la Loi PACTE sur la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise (et notamment la présence obligatoire des salariés au CA des entreprises) en France : des sujets brûlants d’actualité et d’importance pour l’avenir de nos sociétés sont en jeu. Ces épisodes révèlent une nouvelle version de l’engagement des collaborateurs aujourd’hui, avec, encore une fois donc, la démonstration de l’importance des logiques identitaires et communautaires aujourd’hui.
La fronde en question, c’est celle des salariés d’Amazon, Alphabet (Google) et Microsoft, qui se sont récemment dressés contre la collaboration de leur employeur avec le gouvernement américain et son armée. Comme le rappelle la journaliste, « les géants des nouvelles technologies aiment avoir le beau rôle. Celui d’entreprises qui permettent de connecter les hommes, de diffuser des idées et de permettre la bonne marche du monde grâce à leurs outils. »
L’engagement et la mobilisation des salariés au service de leur fierté
Mais le storytelling de la Sillicon Valley commence à se fissurer sérieusement. On ne reviendra pas sur Facebook, les fake news, Cambridge Analytica et la Russie. Ce qui est nouveau, c’est que les propres employés des GAFAM (Google, Facebook, Amazon et Microsoft) se mettent à exiger que les actes de leur employeur s’alignent sur leurs valeurs – celles qu’ils prônent à tout le moins; et les actionnaires se mettent à utiliser leur influence pour éviter d’avoir les mains sales. « L’engagement » tel qu’on ne l’a jamais conçu dans le jargon RH !
Récit de Lucie Ronfaud, en trois épisodes :
- Google « a provoqué l’ire de certains de ses employés avec un projet d’intelligence artificielle développé pour le Pentagone. Baptisé «Maven», il permet l’analyse précise d’images de drones en zones de guerre. Il a rapidement fait débat en interne pour ses enjeux éthiques. Une pétition pour réclamer l’annulation du projet a récolté plus de 4000 signatures. «Google ne devrait pas être impliqué dans des activités guerrières», plaidait le document. Une douzaine d’employés ont même démissionné en protestation. Face à la montée de la grogne, et une large couverture médiatique, Google a fini par faire une concession: début juin, il a annoncé que le contrat en question avec le Département américain de la Défense ne serait pas renouvelé. »
- Quelques semaines plus tard, Amazon « se voit reprocher le développement d’un outil de reconnaissance faciale, et surtout sa vente aux forces de police. Cette fois-ci, les critiques viennent des actionnaires d’Amazon. «Nous craignons que cette technologie puisse être utilisée pour viser de manière injuste et disproportionnée les personnes de couleur, les migrants et les membres d’associations civiles», ont alerté une vingtaine d’entre eux dans une lettre remise vendredi à Jeff Bezos, PDG d’Amazon. »
- « Microsoft, de son côté, est critiqué pour sa collaboration avec l’ICE, l’agence en charge de l’immigration aux États-Unis. Cette dernière, cliente de sa plateforme cloud Azure, est vivement dénoncée aux États-Unis pour sa gestion des familles traversant la frontière américaine, en séparant de force des enfants et de leurs parents. Microsoft a été sommé de se justifier sur ce contrat après qu’un article de blog datant de janvier, où il se félicitait de sa collaboration avec l’ICE, a refait surface sur les réseaux sociaux. «Nous demandons à l’administration de changer sa politique, et au Congrès américain de voter des nouvelles lois garantissant que les enfants ne soient plus séparés de leurs familles», a finalement annoncé le géant de l’informatique lundi soir, après plusieurs jours de polémiques. Là encore, plusieurs employés de Microsoft avaient critiqué ouvertement leur entreprise sur le sujet. » Bon, ça ne coûte pas grand chose à Microsoft et ça frise le citizen washing que de demander à Trump d’être gentil et aux députés de prendre leur responsabilité, sans pour autant dénoncer le contrat qui le lie à l’ICE… mais ça montre bien l’impact que peut avoir l’engagement et la mobilisation des parties prenantes en interne.
Friends who work for @Microsoft,
FIGHT THIS. Make the biggest noise imaginable about it.
Don't fall for the "all companies take government contracts" spin. Your company has THIS contract and is *proud* of it.
Resources are available to help you fight. I believe in you.💖 https://t.co/P19aEWR45n
— EricaJoy (@EricaJoy) June 18, 2018
Manifestement, alors que Big Brother – et pire encore avec Trump – deviennent chaque jour une réalité plus tangible, ils sont de plus nombreux à ne pas avoir très envie d’être collabos mais à désirer un engagement professionnel qui fasse sens, et à agir dans ce but (mais démissionner, par les temps qui courent, c’est un luxe réservé à quelques happy few aujourd’hui – ou aux Français qui peuvent déguiser ça en rupture conventionnelle !).
Actionnaires, salariés : YOU’VE GOT THE POWER !
Au-delà de certains actionnaires citoyens (ce qui est déjà l’expression d’un bel esprit de responsabilité !), les salariés, comme les consommateurs, se mettent à saisir l’immense pouvoir qui est entre leurs mains à l’âge de la multitude. Sans même avoir besoin d’une loi qui les intègre de force aux conseils d’administration, d’argent pour en devenir actionnaires ou même de syndicats. Tout ça grâce au pouvoir de relation et de mobilisation et d’influence du web et des réseaux sociaux – internes comme externes. Et ce malgré tous les risques encourus (pas seulement de perdre leur emploi, mais aussi de se faire harceler – voire pire – par les activistes d’extrême-droite).
@satyanadella and @Microsoft, based on what happened at Google, there will be alt-right people within your company who will try to publicly out the people who spoke up, so that they may be targeted. Please do everything you can to prevent this from happening. Thank you.
— EricaJoy (@EricaJoy) June 20, 2018
Nous passons à peu près 2/3 de notre temps au travail. Notre entreprise, notre association, notre administration, c’est notre principale communauté d’appartenance. Que notre boulot ne soit qu’un gagne-pain, en fermant les écoutilles de notre personnalité, de notre humanité, ce n’est pas tenable. D’où l’importance croissante de l’engagement.
Adeptes du washing ? Attention au retour de flamme
Actionnaires, chefs d’entreprise, communicants : n’usez qu’avec grande précaution de la communication à base de valeurs, d’empowerment et d’humain d’abord, d’environnement, de bonheur au travail,d’engagement, etc. Si c’est du bullshit, qui n’est pas incarné par vos actes au quotidien ni votre stratégie, ça pourrait bien finir par se retourner contre vous. A l’inverse, si vous faites ce que vous dites et dites ce que vous faites, vous serez gagnants sur tous les plans. Notre monde également.
Nous sommes totalement convaincus, chez com&unity, que les entreprises sont aujourd’hui le premier vecteur de progrès humain (ou de désastres, voir par exemple le glaçant documentaire Propaganda, la Fabrique du consentement, sur Arte, au sujet de l’oeuvre de Edward Bernays, inventeur de la propagande moderne). L’histoire de la contribution « sociétale » de l’entreprise fourmille d’exemples probants.
Alors si vous voulez pouvoir raconter à vos enfants que vous avez contribué à un monde meilleur, et pas seulement à leur confort matériel, on est là pour vous aider – à ce que l’un serve l’autre 😉
Comment ?
- En portant vos engagements, et vos actions probantes, aux sommets de Google sur vos sujets stratégiques, avec notre offre de Digital Authority (description en 2ème partie d’article)
- En vous accompagnant dans l’élaboration et la mise en oeuvre d’une stratégie de communication fondée sur le branding culturel (description en deuxième partie d’article ici aussi), qui active le leviers des fiertés identitaires et communautaires.
- En créant et animant vos réseaux sociaux (quelques axes majeurs décrits dans l’article précédent, première partie cette fois-ci).
Pour creuser le sujet de l’engagement social et environnemental de l’entreprise, et de son impact:
- L’entreprise au service du bien commun : 17 pionniers
- Antigaspi, bio, local, partage : les consommateurs veulent un autre monde
- Issu d’une ancienne vie professionnelle du fondateur de com&unity, cet article « Mobilisations sur le web : la cause, toujours ». Extrait : « Oui, les logiques d’affichage de soi propres aux réseaux sociaux et à leurs mécanismes de « viralité » sont des leviers de mobilisation massifs. Encore faut-il être en mesure de les actionner. Encore faut-il activer un intérêt de fond, une vision, une émotion. Pour engager, il faut de la matière : un ressort humain, émotionnel, personnel. Un ressort que « la politique » n’a pas, n’a plus, en tant que telle. »
- Et la bande-annonce du glaçant documentaire d’Arte sur l’impact de l’oeuvre d’Edward Bernays, le côté obscur de la com’ (film intégral ici) :
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